

La persévérance scolaire
Renvoie à l’idée du « maintien plus ou moins grand, au fil des années, des effectifs scolaires admis dans le système d’éducation ou engagés dans un cycle ou un programme d’études » (Legendre, 2005 : 1023). Il concerne donc l’ensemble des jeunes en formation, peu importe leur niveau d’études. De façon plus opérationnelle, il s’agit de la poursuite d’un programme d’études en vue de l’obtention d’une reconnaissance des acquis (diplôme, certificat, attestation d’études, etc.).
La réussite éducative
Réfère au développement global des individus, de la petite enfance jusqu’à l’âge adulte. Elle interpelle une grande diversité d’acteurs dans la communauté.
La réussite scolaire
Met l’accent sur la mission de l’école et sa capacité d’amener les élèves à réussir un parcours scolaire. On la mesure surtout par des indicateurs comme un bulletin, l’obtention d’un diplôme ou d’un certificat.
L’abandon scolaire
Interruption définitive ou temporaire des études avant l’obtention d’une reconnaissance des acquis (diplôme, certificat, attestation d’études, etc.) décernée par une institution d’enseignement. Le terme abandon est utilisé à la fois pour le secondaire, le collégial et l’universitaire.
Expression généralement utilisée dans le contexte d’un abandon des études secondaires. Il est à noter que certains auteurs distinguent le décrochage de l’abandon scolaire d’après le temps qui s’est écoulé depuis que le jeune a quitté les bancs d’école sans avoir obtenu un diplôme ou une attestation de fin d’études secondaires ; ils considèrent habituellement que cinq années doivent s’être écoulées depuis le décrochage pour parler d’abandon scolaire.
Différents éléments influencent positivement ou négativement le parcours scolaire du jeune. Les 18 déterminants de la persévérance scolaire et de la réussite éducative sont des facteurs qui se teintent mutuellement. Ils peuvent être de diverses natures et exercer une influence sur la totalité ou sur une partie du continuum de développement du jeune.
La famille exerce une influence déterminante sur le développement de l’enfant. Des attitudes et des comportements parentaux ont des effets positifs sur la réussite du jeune, comme :
Le fait d’entretenir des interactions sociales positives avec les pairs et les adultes, de posséder des habiletés sociales favorables (empathie, entraide, écoute, etc.) et de maîtriser ses pulsions (autocontrôle) est lié à la réussite scolaire.
Une plus grande maîtrise de soi, c’est-à-dire la capacité des jeunes à contrôler leurs comportements et leurs pulsions, est associée à un rendement plus élevé en lecture, en vocabulaire et en mathématiques.
L’adolescence est une période de la vie au cours de laquelle l’individu développe sa personnalité et affine ses champs d’intérêt. L’adolescent est ainsi perméable aux influences qu’il subit, aux images et aux modèles qui lui sont proposés. En ce sens, la fréquentation de camarades motivés par l’école conditionnera l’attitude du jeune vis-à-vis de ses études.
À l’opposé, lorsque le jeune fait partie d’un réseau d’amis qui rejette le milieu scolaire, son état de vulnérabilité est augmenté.
Les habitudes de vie, dont l’alimentation et les activités physiques, sont fondamentales pour le développement du jeune, son bien-être, son estime de soi, son épanouissement personnel et social, ainsi que sa santé. Tous ces éléments sont intimement liés à sa réussite éducative.
Les jeunes qui pratiquent une activité sportive ont généralement une capacité d’attention plus grande à l’école et un meilleur rendement cognitif.
À l’inverse, une alimentation inadéquate et un comportement sédentaire peuvent interférer avec l’apprentissage et la réussite scolaire.
L’usage abusif du tabac, de l’alcool et des drogues est parfois symptomatique d’un mal-être à l’école ou dans les sphères personnelle et familiale du jeune.
Cette consommation a également un effet néfaste sur son développement général, autant pour sa santé physique que psychologique, à une période de la vie où la maturation du corps et du cerveau n’est pas terminée. C’est aussi un facteur prédictif du décrochage scolaire, voire social.
La conciliation des horaires de travail et des horaires d’étude est une réalité pour un nombre croissant de jeunes. D’un côté, travailler pendant ses études peut permettre au jeune de se familiariser avec le marché de l’emploi, de mieux définir ses aspirations scolaires et professionnelles, d’acquérir des compétences et de développer son autonomie ainsi que son sens des responsabilités. Pour certains jeunes, il s’agit par ailleurs d’une condition d’accès à des études supérieures.
D’un autre côté, le cumul d’activités peut conduire les jeunes plus exposés à d’autres facteurs de risque de décrochage.
Tout au long de son cheminement, le jeune peut être confronté à différents événements préoccupants touchant l’une ou l’autre des sphères de sa vie : échecs scolaires répétés, rupture amoureuse, rejet par les pairs, situation familiale difficile (précarité économique, divorce des parents, deuil, etc.). Selon la capacité de résilience du jeune, selon qu’il sait utiliser ou non des stratégies efficaces d’adaptation et de résolution de problèmes, ces difficultés peuvent l’amener à vivre des épisodes dépressifs plus ou moins intenses.
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L’estime de soi est la conscience de la valeur qu’on se reconnaît dans différents domaines. On la nomme aussi « concept de soi ». Un jeune qui a foi en ses compétences et capacités n’hésitera pas à s’engager dans des activités d’apprentissage et à persévérer. Par contre, un jeune qui éprouve des difficultés, qui est confronté à l’échec et qui perd confiance en ses propres capacités peut éviter de s’engager dans les tâches scolaires dans le but de se protéger et de préserver une image positive de lui-même.
La lecture et l’écriture sont nécessaires à l’apprentissage de toutes les matières, y compris les mathématiques.
Le fait d’éprouver des difficultés en lecture et en écriture n’est pas sans conséquence sur le rendement du jeune dans toutes les matières ainsi que sur la poursuite de ses études. Par ailleurs, la réussite des cours et des épreuves de français et de mathématiques est une condition inscrite dans le régime pédagogique québécois pour l’obtention d’un diplôme d’études secondaires.
Les élèves motivés par les apprentissages à réaliser à l’école s’engagent naturellement dans les activités et les tâches qui leurs sont proposées en classe.
Ils participent de façon active aux cours (prise de notes et de parole, participation aux travaux d’équipe, etc.), effectuent les travaux et les devoirs demandés par les enseignants, consacrent du temps à la réalisation des activités d’apprentissage et fournissent des efforts en quantité et de qualité suffisantes pour réussir.
Les élèves ayant un projet scolaire et professionnel bien défini trouvent la motivation nécessaire pour persévérer dans leurs études.
La définition d’un projet est souvent liée à la perception qu’ils ont de leurs habiletés cognitives (facilité d’apprendre, satisfaction à l’égard de leurs résultats scolaires, se considérer aussi intelligent que les autres, etc.), aux efforts qu’ils fournissent, aux antécédents scolaires (succès ou échecs) et à la scolarité de leurs parents.
L’enseignant est un adulte significatif pour le jeune, au même titre que ses parents. La qualité de la relation entre l’enseignant et l’élève exerce ainsi une influence prépondérante sur la réussite scolaire de ce dernier, influence parfois sous-estimée par l’enseignant lui-même.
L’activité intellectuelle de l’apprentissage nécessite un minimum de sécurité et de bien-être auxquels l’enseignant peut contribuer par des interactions chaleureuses et positives.
Puisque l’obtention d’un diplôme passe par l’acquisition de connaissances et la réussite dans certaines matières scolaires, la façon de transmettre ces connaissances joue aussi un rôle dans la persévérance scolaire des jeunes.
Les pratiques pédagogiques et éducatives de l’enseignant auront un effet sur l’intérêt général de l’élève pour la matière enseignée, et plus largement, sur son appréciation de l’expérience de l’apprentissage.
L’importance accordée par les gestionnaires à l’enjeu de la persévérance scolaire et au suivi de la réussite des jeunes se reflétera dans les structures organisationnelles et les pratiques éducatives déployées.
La qualité et la pertinence des mesures auront une incidence sur la diplomation.
La capacité pour une école d’intervenir auprès d’un jeune susceptible de décrocher a de l’importance dans le cadre de la prévention du décrochage scolaire. Un jeune laissé à lui-même pour résoudre les problèmes qu’il vit, qu’ils soient d’ordre scolaire, familial ou social, sera plus à risque de décrocher.
Plus tôt il sera accompagné, meilleurs seront les résultats.
Les jeunes passent en moyenne plus d’une trentaine d’heures par semaine entre les murs de leur école. Elle est leur principal milieu de vie, là où se trouvent leurs amis, où ils vivront des succès et des échecs et où ils seront confrontés à différentes réalités.
L’école est un microcosme de la société où l’on retrouve parfois des problématiques (violence, intimidation, etc.), mais aussi des phénomènes de solidarité, de travail autour de projets communs, etc.
Selon l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, l’enfant est influencé par ses pairs et a tendance à les imiter et à se conformer aux caractéristiques du voisinage. En d’autres termes, les jeunes vivant au sein d’une même communauté seraient enclins à adopter les modèles de comportement de leur entourage immédiat, qu’ils soient positifs ou négatifs. Ce déterminant est évidemment intimement lié au contexte socioculturel et socioéconomique.
Différentes ressources périphériques au milieu scolaire existent dans les quartiers pour soutenir les jeunes et leur famille : centres locaux de services communautaires (CLSC), centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), centres de la petite enfance, carrefours jeunesse-emploi, ressources en santé, bibliothèques, infrastructures sportives, intervenants communautaires, etc.
L’accès à ces services peut s’avérer problématique pour les jeunes et les familles, par exemple en raison de l’éloignement géographique, de la disponibilité des places, ou encore de la répartition des ressources sur le territoire.
La concertation entre les services et la définition de leur rôle respectif dans la prévention de l’abandon scolaire représentent également un enjeu de taille.
Des déterminants (de la persévérance scolaire et de la réussite éducative) pris en compte
Des objectifs précis, pertinents et des liens logiques (bien définis, dans une logique d’intervention)
Des actions précoces (dès que les besoins ou les problèmes sont identifiés et tout au long du parcours du jeune)
Des services en continuité (développement de liens entre partenaires de tous horizons et tous secteurs)
Des actions de proximité (touchent directement le jeune, mais n’excluent pas les parents et les intervenants)
Des actions fréquentes et intenses (suffisantes pour produire les résultats escomptés)
Des pratiques efficaces fondées sur des données probantes (appui sur des fondements scientifiques reconnus, efficacité démontrée)
Des milieux de vie associés (contributions des différents milieux qui s’imbriquent et se complètent)
Nos collègues de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean (CRÉPAS) présentant les déterminants de la persévérance scolaire et de la réussite éducative de manière structurée et détaillée en utilisant l’analyse écosystémique pour faciliter la compréhension de chacun des déterminants (inspiré du modèle écologique de Bronfenbrenner)
Pourquoi utiliser cette approche ?
L’approche écosystémique aide à mieux cibler les interventions pour soutenir la persévérance scolaire, en agissant à la fois sur les caractéristiques individuelles et sur les éléments extérieurs qui peuvent soit favoriser, soit entraver la réussite éducative.
Document sur les déterminants : Comment facilite-t-il la compréhension ?